Salvador Dali

Salvador Dali naît le 11 mai à Figueres en 1904. En 1920 son père lui impose, d'aller étudier à l’École des Beaux-Arts de Madrid, pour être peintre,  afin d'obtenir un diplôme de professeur. Dali l'accepte. En 1925 il participe à la Première Exposition de la Société des artistes ibériques à Madrid et sa première exposition individuelle est présentée aux Galeries Dalmau de Barcelone.

En 1926 il participe à plusieurs expositions qui se tiennent à Madrid et Barcelone. En compagnie de sa tante et de sa sœur.

Il fait un voyage a Paris, ou il fait la connaissance de Picasso et visite le Musée du Louvre.

 

 1930

L'Âge d'or, le deuxième film réalisé en collaboration avec Buñuel, passe en exclusivité au Studio 28 de Paris. Les Éditions Surréalistes publient son livre La femme visible, un recueil de textes qui avaient été publiés dans différentes revues, comme L'âne pourri, dans lequel sont établies les bases de sa méthode paranoïaque-critique. Au début de la décennie des années trente, Dalí trouve son propre style, son langage particulier et la forme d'expression qui l'accompagneront toute sa vie malgré les changements et les évolutions de son œuvre - un mélange d'avant-garde et de tradition. Ses premières toiles impressionnistes sont éclipsées, ainsi que ses œuvres influencées, entre autres mouvements, par le cubisme, le purisme et le futurisme. Dalí est complètement intégré au groupe surréaliste et c'est le début de sa consécration comme peintre.

 

1931

Il réalise sa première exposition individuelle à la Galerie Pierre Colle de Paris où il expose son œuvre La persistance de la mémoire. Il participe à la première exposition surréaliste aux États-Unis qui a lieu au Wadsworth Atheneum de Hartford. Son livre L'amour et la mémoire est publiée.

 

1932

Il participe à l'exposition Surréalisme : peintures, dessins et photographies, de la Julien Levy Gallery de New York. Sa deuxième exposition individuelle a lieu à la Galerie Pierre Colle de Paris. Son livre Babaouo, dans lequel il expose sa conception du cinéma, est publié. À la fin de cette année, Dalí annonce au vicomte de Noailles la création du « groupe du Zodiaque », un groupe d'amis qui s'unissent pour aider économiquement Salvador Dalí, en lui commandant des œuvres qu'ils achètent régulièrement.

 

1933

Le premier numéro de la revue Minotaure de Paris publie le prologue du livre - qui restera inédit jusqu'en 1963 - Interprétation paranoïaque-critique de l'image obsédante « L'Angélus » de Millet. Il participe à l'exposition surréaliste collective de la Galerie Pierre Colle, dans laquelle il présente également sa troisième exposition individuelle. Première exposition individuelle à la Julien Levy Gallery de New York.

 

1934

Il épouse civilement Gala (née Elena Ivanovna Diakonova). Il expose à l'Exposition du cinquantenaire au Salon des Indépendants du Grand Palais de Paris, sans prendre en compte l'opinion du reste des surréalistes qui avaient décidé de ne pas y participer, un fait qui entraîne pratiquement son expulsion du groupe dirigé par Breton. Il réalise sa première exposition individuelle à la Zwemmer Gallery de Londres. Il embarque avec Gala à bord du Champlain pour effectuer son premier voyage aux États-Unis. Deux expositions individuelles de Dalí sont organisées : l'une à la Julien Levy Gallery et l'autre à l'Avery Memorial du Wadsworth Atheneum, Hartford (Connecticut).

 

1935

Le couple rentre en Europe à bord du Normandie. En mars, Salvador Dalí se rend à Figueres où a lieu la réconciliation familiale. Les Éditions Surréalistes publient son livre La conquête de l'irrationnel.

 

1936

En mai, il participe à l'Exposition surréaliste d'objets à la Galerie Charles Ratton de Paris. En juin, il participe à l'Exposition surréaliste internationale qui se tient aux New Burlington Galleries de Londres. Le 14 décembre, la revue Time lui consacre sa couverture, avec une photo de Man Ray. Il participe à l'exposition "Fantastic Art Dada Surrealism"au MoMA de New York. C'est à nouveau à la Julien Levy Gallery de New York que se tient sa troisième exposition individuelle.

 

1937

En février, il fait la connaissance des frères Marx à Hollywood. Il commence à travailler avec Harpo sur le scénario d'un film, Salade de girafes à cheval (connu dans sa dernière version comme La femme surréaliste), qui ne se sera jamais tourné. Dalí et Gala rentrent en Europe. Les Éditions Surréalistes publient son poème Métamorphose de Narcisse que le galériste Julien Levy édite en même temps en anglais.

 

1938

Le 17 janvier a lieu l'inauguration à la Galerie Beaux-Arts de Paris de l'Exposition internationale du surréalisme, organisée par André Breton et Paul Eluard. À l'entrée de la galerie, le Taxi pluvieux de Salvador Dalí est exposé. Dalí rend visite à Sigmund Freud à Londres.

 

1939

Au mois de mars, son exposition individuelle est présentée à la Julien Levy Gallery. Il dessine le pavillon Rêve de Vénus, qui est présenté dans la zone de divertissement de la World's Fair de New York. Au Metropolitan Opera House de New York, le ballet Bacchanale est représenté pour la première fois avec livret, costumes et décors de Salvador Dalí et chorégraphie de Léonide Massine. L'article de Breton « Des tendances les plus récentes de la peinture surréaliste » annonce l'expulsion de Dalí du groupe surréaliste. En septembre, le couple rentre de nouveau en Europe.

 

1940

Avec l'incursion des troupes allemandes à Bordeaux, le ménage Dalí s'en va vivre aux États-Unis, où ils resteront jusqu'en 1948.

 

1941

Son intérêt pour la création de bijoux s'éveille, lequel se poursuivra tout au long de sa carrière. Dalí commence sa collaboration avec le photographe Philippe Halsman qui continuera jusqu'à la mort de celui-ci en 1979. Il expose à la Julien Levy Gallery de New York. Le 8 octobre, les Ballets Russes de Monte-Carlo sont représentés pour la première fois au Metropolitan Opera House Labyrinthe, avec livret, décors et costumes de Dalí, chorégraphie de Léonide Massine et musique de Schubert. Le MoMA de New York inaugure le 18 novembre une exposition anthologique de Dalí et Miró.

 

1942

La maison d'édition Dial Press de New York publie La vie secrète de Salvador Dalí achevée l'année d'avant.

 

1943

En avril, le couple Reynolds Morse achète le premier tableau de Dalí, c'est le début d'une importante collection d'œuvres du peintre. En mai, il conçoit un nouveau ballet, Café de Chinitas, sur la base d'une histoire réelle adaptée par Federico García Lorca, qui est représentée à Detroit et au Metropolitan Opera House de New York.

 

1944

En octobre, à l'International Theatre de New York, le Ballet international présente Colloque sentimental avec des décors de Dalí. Dial Press publie le premier roman de Dalí, Visages Cachés. Le 15 décembre, Tristan fou, premier ballet paranoïaque sur le mythe éternel de l'amour dans la mort est représenté pour la première fois à New York. Le décor de Dalí est fondé sur les thèmes musicaux de Tristan et Iseult de Wagner.

 

1945

Il se rend à Hollywood pour travailler avec Alfred Hitchcock dans le film La maison du docteur Edwards dont il réalise les séquences oniriques. L'exposition Peintures récentes de Salvador Dalí est inaugurée à la Bignou Gallery. À cette occasion, il présente le premier numéro du Dalí News, qu'il édite lui-même et dans lequel il ne parle que de son personnage et de son œuvre.

 

1946

Il réalise les illustrations de différentes œuvres : L'autobiographie de Benvenuto Cellini et Macbeth de Shakespeare édités par Doubleday ; Première partie de la vie et des exploits du célèbre don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantès publiée par Random House de New York. Walt Disney engage Dalí pour qu'il collabore à la production du film Destino.

 

1947

Doubleday publie les Essais de Michel de Montaigne, choisis et illustrés par le peintre.

 

1948

Publication des 50 secrets magiques. En juillet, les Dalí rentrent en Espagne.

 

1949

À la fin de la décennie des années 40, il commence sa période mystique et nucléaire -dont il expose les fondements dans son Manifeste mystique - caractérisée par le traitement de thèmes religieux et de scientifiques. Il se montre particulièrement intéressé par les progrès scientifiques relatifs à la fusion et à la fission nucléaires. Dans ses créations de cette période, nous pouvons observer l'influence de la bombe atomique et de ses effets sur sa création.

 

1950

Dalí écrit des articles pour des magazines tels que Vogue et Herald American. Il donne la conférence « Pourquoi ai-je été sacrilège, parce que je suis mystique » à l'Ateneo barcelonais. En septembre, son père meurt.

 

1951

Dalí présente à Paris le Manifeste mystique avec des œuvres de cette période. Il donne la conférence « Picasso et moi » au Théâtre María Guerrero de Madrid.

 

1952 - 1953

Il écrit différents articles pour des publications françaises comme: Arts, Le Courrier des lettres ou Connaissance des Arts.

 

1954

Dalí expose des dessins au Palais Pallavicini de Rome pour illustrer La divine comédie de Dante. Il réalise les illustrations de différents livres : La véritable histoire de Lidia de Cadaqués d'Eugenio d'Ors ou Ballade du cordonnier d'Ordis de Carles Fages de Climent, dont Dalí écrit également l'épilogue.

 

1956

Il publie son traité sur l'art moderne Les cocus du vieil art moderne. Il donne e une conférence-hommage à Gaudí au Parc Güell de Barcelone où il réalise une œuvre devant les assistants.

 

1958

Le 8 août, Dalí et Gala se marient religieusement au sanctuaire des Àngels, à Sant Martí Vell, près de Gérone.

 

1960

Il filme le documentaire Chaos et création.

 

1961

C'est le début de la gestation du Théâtre-musée Dalí. En août, sa ville natale lui rend hommage.

 

1963

Il publie son livre Le mythe tragique de « L'Angélus » de Millet, dont le manuscrit avait été perdu pendant vingt-deux ans.

 

1964

La Grande Croix d'Isabelle la Catholique, la plus haute distinction espagnole, lui est concédée. Une grande rétrospective organisée par Mainichi Newspapers est inaugurée à Tokyo; l'exposition parcourt ensuite différentes villes japonaises. Les Éditions de La Table Ronde publient Journal d'un génie.

 

1965

Inauguration de l'exposition anthologique Salvador Dalí 1910-1965 qui se tient à la Gallery of Modern Art de New York.

 

1966

Albin Michel de Paris publie le livre de Dalí Lettre ouverte à Salvador Dalí, avec trente-trois illustrations de l'artiste lui-même. Parution également d'Entretiens avec Salvador Dalí, livre d'entretiens réalisés par Alain Bosquet.

 

1968

Il participe à l'exposition Surréalisme et dadaïsme et leur héritage qui se tient au Museum of Modern Art de New York. Fruit des conversations avec Louis Pauwels, paraît le livre Les passions selon Dalí. Cette même année, Dalí de Draeger est publié, réalisé avec la collaboration du peintre et dont il écrit le prologue.

 

1969

Il achète le château de Púbol qu'il décore pour Gala. Dans les années 60 et 70, l'intérêt du peintre s'accroît pour la science et l'holographie, qui lui offrent de nouvelles perspectives dans sa quête constante de la maîtrise des images tridimensionnelles. Dalí étudie et utilise les possibilités des nouvelles découvertes scientifiques, surtout celles relatives à la troisième dimension. Il s'intéresse à tous les procédés qui ont pour but d'offrir au spectateur l'impression de plasticité et d'espace ; avec la troisième dimension, il aspire à accéder à la quatrième, c'est à dire, à l'immortalité.

 

1970

Il tient une conférence de presse au Musée Gustave Moreau de Paris où il annonce la création du Théâtre-musée Dalí de Figueres. Le Musée Boijmans-van Beuningen de Rotterdam organise pour lui une grande rétrospective, qui pourra être admirée l'année suivante à la Staatliche Kunsthalle de Baden-Baden (Allemagne).

 

1971

Inauguration à Cleveland (Ohio), du Musée Dalí qui accueille la collection d'A. Reynolds Morse. Il publie sous le titre Oui, une anthologie de textes de différentes époques.

 

1972

La première exposition mondiale d'hologrammes que Dalí a créée en collaboration avec Dennis Gabor, est présentée aux Knoedler Galleries.

 

1973

Au Théâtre-Musée Dalí de Figueres, un an avant son inauguration, présentation est faite de l'exposition Dalí. Son art dans les bijoux. Son livre Comment on devient Dalí, avec un prologue et des notes d'André Parinaud, est publié, ainsi que Les dîners de Gala, par Draeger. Le Louisiana Museum de Humlebeak organise une rétrospective de Dalí, qui est ensuite exposée au Moderne Museet de Stockholm.

 

1974

Il préface et illustre le livre de Sigmund Freud, Moïse et le monothéisme. Le 28 septembre, le Théâtre-musée Dalí est inauguré.

 

1977

La maison d'éditions Draeger publie Les vins de Gala.

 

1978

Il présente au Solomon R. Guggenheim Museum de New York sa première peinture hyper-stéréoscopique, Dalí soulevant la peau de la mer Méditerranée pour montrer à Gala la naissance de Vénus.

 

1979

Il est nommé membre associé étranger de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France. Inauguration de la grande rétrospective de Dalí au centre Georges Pompidou de Paris, ainsi que de l'« environnement » qui est spécialement conçu pour ce centre. En pleine décennie des années 80, il peint ce qui sera ses dernières œuvres, fondamentalement inspirées de Michel-Ange et Raphaël, qu'il avait toujours admirés.

 

1980

Du 14 mai au 29 juin, une rétrospective de Salvador Dalí est présentée à la Tate Gallery de Londres, où sont montrées un total de deux cent cinquante et une œuvres.

 

1982

Inauguration de The Salvador Dalí Museum à St. Petersburg (Floride), propriété du couple Reynolds Morse. Le 10 juin, Gala meurt à Portlligat. Le roi Juan Carlos I le nomme Marquis de Púbol. Salvador Dalí s'installe au château de Púbol.

 

1983

Une grande exposition anthologique : « 400 œuvres de Salvador Dalí de 1914 à 1983 », se tient à Madrid, Barcelone et Figueres. Ses dernières œuvres picturales datent de cette période.

 

1984

Suite à un incendie au château de Púbol, Dalí transfère définitivement sa résidence à la Torre Galatea, Figueres, où il vit jusqu'à sa mort.

 

1989

Il meurt à Figueres le 23 janvier 1989. Une grande rétrospective Salvador Dalí, 1904-1989 est réalisée à la Staatsgallerie de Stuttgart qui sera ensuite exposée à la Kunsthaus de Zurich.

 

 

Les trois oeuvres

 

Commentaire de Salvador Dalí pour le tableau du sommeil

 

« J'ai souvent imaginé et représenté le monstre du sommeil comme une lourde tête géante avec un corps filiforme soutenu en équilibre par les béquilles de la réalité. Lorsque ces béquilles se brisent, nous avons la sensation de "tomber". La plupart de mes lecteurs ont expérimenté cette sensation de tomber brusquement dans le vide, juste à la minute ou le sommeil va les gagner complètement. Réveillés en sursaut, le cœur agité par un tremblement convulsif, vous ne vous doutez pas toujours que cette sensation est une réminiscence de l'expulsion de l'accouchement. »

 

Tableau : Construction molle aux haricots bouillis

 

C'est une des œuvres les plus agressives de l'histoire et qui montre l'horreur d'une guerre civile que le peintre avait pressentie et qui éclata six mois après l'achèvement de la toile. Elle fut commencée à Paris en 1936, alors que la multiplication des troubles armés en Espagne ne laissait que peu de doutes sur l'avenir immédiat du pays, sur « l'approche du grand cannibalisme armé de notre histoire, celle de notre guerre civile à venir ». Le peintre raconte dans vie secrète de Salvador Dalí comment, en 1934, lors de la déclaration de la république catalane, Gala et lui avaient fui Barcelone pour Paris, entre barrages d'anarchistes et déclaration d'indépendance de la Catalogne. Leur chauffeur avait été assassiné sur le chemin du retour

 

 

En fond, la plus grande partie de la toile est occupée par le ciel. Sur le sol terreux et ensoleillé figure un être immense, au visage grimaçant et à l'anatomie absurde. L'ensemble est vu en contreplongée. Dali réalise dans cette toile une forme de décomposition, de dissection et de recomposition d'un géant en un monstre. C'est, selon Jean-Louis Ferrier, une toile où « un gigantesque corps humain se déchire lui-même, s'écartèle, s'étrangle, grimace de douleur et de folie ».

 

Une main est à terre dans la poussière tandis que l'autre dressée vers le ciel serre un sein. Elles sont toutes deux contractés et grises cadavériques. Les bras forment un angle et se prolongent en une sorte de jambe reliée à un bassin. Sur le bassin, un pied en décomposition et sa jambe dressée forment avec les parties précédemment citées un immense trapèze dont le grand côté est surmonté d'une tête grimaçante levée vers le ciel. L'ensemble est soutenu par un pied coupé et morbide et une table de chevet minuscule, tous deux posés entre des haricots bouillis disséminés sur le sol. Sur le bassin, à droite du pied, figure un étron.

 

En haut, se trouve la tête inclinée vers le haut qui paraît aveuglée par le soleil. Plusieurs sources indiquent que la toile semble inspirée de Goya, et plusieurs toiles sont indiquées : Le Colosse 1812 (aujourd'hui sans attribution); Saturne dévorant un de ses fils, Désastres de la guerre3. Il s'agit dans tous les cas d'une œuvre belliciste de Francisco Goya

 

Le Christ de Saint Jean de la Croix

 

C'est une des plus célèbres toiles du peintre Salvador Dalí. C'est une huile sur toile réalisée en 1951 de 205 × 116 cm qui est conservée au musée Kelvingrove, à Glasgow.

 

L'originalité de la perspective et l'habileté technique rendirent la toile très célèbre, au point que dans les années cinquante, un fanatique tenta avec peu de succès de la vandaliser. Durant les années cinquante, l'artiste représenta plusieurs fois la scène de la crucifixion, comme dans Corpus hypercubus peint en 1954. Pour réaliser cette toile, Dali se basa sur les théories du Discours sur la forme cubique de Juan de Herrera, responsable du monastère de San Lorenzo de l'Escorial au XVIe siècle.